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Didier BARTHES
Didier BARTHES
Messages : 9
Date d'inscription : 06/04/2020

Le piège des mesures justifiées au cas par cas mais dont la somme est liberticide Empty Le piège des mesures justifiées au cas par cas mais dont la somme est liberticide

Sam 11 Avr - 21:58
La démocratie sera-t-elle la prochaine victime du coronavirus ?

La vitesse à laquelle la liberté de circuler a été mise à mal, la large acceptation du fait par l’opinion, l’éventualité de mesures plus fortes encore et notamment la mise en place d’un suivi des déplacements via la géolocalisation des portables, conduisent à poser la question.

L’urgence s’est refermée comme un piège implacable sur la plus évidente et la plus simple des libertés, celle d’aller et venir sans en rendre compte, en tout anonymat. Sous le poids d’une priorité supérieure, ce socle de nos démocraties a volé en éclat en deux jours seulement, du matin d’un dimanche où l’on nous demandait d’aller voter au matin du mardi où mettre le nez dehors devenait un délit.

Ce qui aurait été impensable si peu auparavant est devenu réalité sous la poussée d’une injonction supérieure: sauver des vies. Qui pourrait être contre ?  Dans ce contexte, la critique du confinement et de la surveillance est devenue inaudible, on peut le comprendre et ce d’autant plus que lorsque ce confinement sera levé et l’épidémie jugulée, qui pourra décemment regretter ces quelques semaines de liberté réduite et condamner ces contraintes provisoires ?  Tout cela nous apparaitra comme un bien petit mal au regard de l’enjeu.

Oui mais… dans quel engrenage mettons-nous chaque jour un peu plus le doigt ?

Demain sans doute, sauf à envisager un effondrement général des sociétés, de nouvelles technologies rendront la surveillance toujours plus facile et les manquements toujours plus aisés à repérer et sanctionner.

Internet et nos téléphones déjà savent presque tout de nous, la vie privée est morte, le droit à l’oubli une mascarade. Tout de notre vie peut être su, du plus anodin au plus intime.

L’hypothèse qu’un jour chaque humain se voie implanter une puce déclinant son identité et moult renseignements n’est plus interdite, certains y adhèrent. Tous les déplacements pourront alors être surveillés, et enregistrés à jamais. Il ne sera même pas nécessaire de l’imposer, il suffira simplement de rendre impossible la vie à ceux qui n’en seront pas munis, comme il est difficile désormais de vivre sans internet, sans carte bancaire, sans portable.

Chacune de ces mesures liberticides pourra être précisément justifiée, aujourd’hui, la lutte contre le coronavirus, demain la sécurité face à la délinquance, les coupables pourront être confondus, les innocents rapidement être mis hors de cause, les crimes ainsi largement évités. Des personnes égarées ou blessées pourront être retrouvées et secourues… qui pourrait être contre ?

S’il s’appuie sur la technologie, le combat pour une surveillance généralisée sera néanmoins véritablement gagné du fait de son acceptation par la population. Aujourd’hui, le visage de la très grande majorité de la population chinoise est enregistré dans des bases de données associées à des logiciels de reconnaissance faciale. Partout dans le monde ce procédé se généralise. Quand toute une génération n’aura connu que cet état de fait, il apparaîtra comme normal et les mises en gardes de quelques vieillards passéistes pèseront bien peu.

Pourtant, nous aurons été prévenus, le 20ème siècle a foisonné d’œuvres de science-fiction du Meilleur des mondes d’Huxley  à 1984 d’Orwell ou  aux Monades urbaines de Silverberg, décrivant très précisément ce qui est en train de se passer : une société de surveillance, une injonction à penser comme il faut (ou tout simplement, à ne pas penser), une liberté de circulation mise en cause, le tout rendu acceptable par un certain confort de vie et parfois par une large liberté sexuelle. A coups d’arguments ponctuels, à coups de renoncements successifs et de facilités supposées progressistes, les hommes auront perdu la liberté, pire, ils l’auront vendue !

Attention, non seulement toutes les dictatures seront possibles, mais l’homme sera réduit à l’état de robot. Attention aussi, chaque petit pas en ce sens nous paraîtra justifié et là est le piège, le mécanisme est impitoyable.
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